Communiqués de presse / Dakar

André Dessoude vient de boucler son 25ème Dakar. Un peu d’amertume, de déception, même si quatre de ses s ept voitures sont à l’arrivée. Le sorcier de St-Lô reste lucide et analyse son Dakar. « Sur 25 Dakar ce ne sera pas mon préféré…bien que nous l’ayons bien préparé avec des séances d’essais et pris du temps à l’atelier. Nous étions confiants avant le départ, mais le résultat escompté n’est pas là. Il y a malgré tout du très positif. Jean-Pierre Strugo termine 1er T2 essence et second toutes catégories confondues. L’équipage a fait un sans faute et effectué un magnifique travail. C’est Jun Mitsuhashi qui remporte la catégorie T2 et le coté satisfaisant c’est que Jun a été formé chez nous pendant 3 ans. Il est venu me remercier après l’arriv ée pour l’expérience acquise dans le team Dessoude qui lui a permis aujourd’hui de s’imposer. J’ai trouvé cette attitude très sympathique. T oujours chez les T2, Paul a enfin conjuré le mauvais sort en terminant ce Dakar. Il a fait du bon boulot en signant trois scratch et il a abordé ce Dakar très détendu et souriant. Christian Lavieille reste ma plus grosse déception. Il méritait largement de faire un bon résultat. Une transmission puis moteur cass é ont eu raison de nos espoirs. Christian est très malheureux aujourd’hui et nous le sommes tout autant que lui. C’est un excellent pilote et je suis persuadé que ses résultats futurs effaceront cette course. Concernant les deux Proto, je regrette que nous n’ayons pas eu une seule étape « claire », sans problème. Pas possible de vraiment nous étalonner s ur la concurrence. Crev aisons, ensablements, incidents techniques sont venus perturber à chaque fois au moins 20% du parcours. Miguel Barbosa a réalisé toutefois quelques chronos intéressants. Dommage qu’il ait perdu plus de trois heures sur le changement de sa trans mission. Sans cela il terminait dans les 15 premiers. Yvan a beauc oup appris en deux semaines. Il a surtout appris l’articulation de l’épreuve en fonction des divers terrains et les changements de rythme. Il s’est rendu compte de toute la complexité d’un Dakar. Quant aux filles, Carole et Mélanie, c’est aussi à contre-coeur que nous les avons v u quitter la cours e. Elles n’avaient fait aucune faute. Cet équipage est impres sionnant d’équilibre et d’entente. C’est exceptionnel. Bonne humeur et décontraction tout en étant extrêmement s érieuses, c’est le visage qu’elles ont montré pendant deux semaines. Plus globalement, le partenariat avec Oreca s’est bien déroulé avant et pendant l’épreuve. Arnaud Elizagaray nous a accompagné sur le rallye et a montré toutes ses compétences professionnelles et ses qualités humaines. Il s’est parfaitement intégré dans la structure et a travaillé en harmonie avec notre ingénieur Dominique Peres. Nous attendons l’analyse des performances de la voiture par rapport à la concurrence, ce qui nous aidera à progress er à l’avenir. De retour à St-Lô, nous allons bien débriefer et nous remettre au travail pour préparer la saison de Coupe du Monde. »

On a coutume de dire que tout est joué avant l’entrée au Sénégal. Il faut croire que non, la preuve en est sur la moto où le leader Marc Coma a aujourd’hui lourdement chuté alors qu’il avait course gagnée… Donc, difficile d’avancer des certitudes avant l ‘arrivée au Lac Rose. C’est ce que Jean Pierre Strugo doit se dire, lui qui a repris 7 minutes à Jun Mitsuhashi , premier T2. Cela demeure très insuffisant pour jouer la gagne sur le chrono à seulement deux spéciales de l’arrivée, mais les choses pourraient encore changer. Côté Proto, Miguel Barbosa a réalisé aujourd’hui une belle performance en signant le 9ème chrono de la spéciale, tandis qu’Yvan Muller a plus que ménagé la cadence en raison des problèmes de vertèbres de René Metge. Cette spéciale pas forcément facile au niveau pilotage n’a cependant posé aucun problème en navigation. Les traditionnels villages traversés, qui souvent sont source de casse-tête à leur sortie en raison de nombreuses pistes parallèles, sont aujourd’hui balisés pour des raisons de sécurité à l’égard de la population. La piste relativement technique a régalé les pilotes qui apprécient ce genre d’exercice. Sur ces pistes en latérite, abordées en glisse, la plus grosse difficulté résidait à rester dessus. Pour voir Tambacounda, il fallait tout de même penser à ralentir et trouver le rythme juste pour se faufiler entre les baobabs.

En raison des bouleversements du parcours initialement prévu, les concurrents font une halte aujourd’hui à Ayoun el Atrous avant de se diriger vers le Mali. C’est en fait une demi-journée de repos car les rescapés de ce 29ème Dakar ont quitté Nema à la mi-journée et ont rejoint Ayoun sur un parcours de liaison de 280 km.

Les deux dernières étapes …par André Dessoude

Le point à mi-course avec André Dessoude Atar, au coeur de la Mauritanie, accueille cette année la caravane du Dakar pour la traditionnelle journée de repos. A mi-parcours, il est de mise de tirer les premiers enseignements de l’édition 2007 et de dresser les premiers bilans. C’est aussi l’heure de faire le plein d’énergie pour les organismes déjà éprouvés et de prendre soin des véhicules. Il reste en effet plus de 4 000 km jusqu’à Dakar… André Dessoude revient sur les sept premiers jours de l’épreuve à partir du classement général provisoire disponible à ce jour. «Au terme de cette première partie de course, nous avons une seule voiture en moins. La voiture de Madalena Antas a eu un problème de fuite d’huile et le moteur s’est cassé la contraignant à l’abandon. Mais les six autres sont là… Dans l’ordre du classement, le mieux positionné est Miguel Barbosa. Miguel fait une très belle course. Dommage qu’il ait eu deux ruptures de transmission qui lui coûtent une bonne heure. Sans cela, il serait dans les dix premiers. Miguel respecte à la lettre les consignes de course et son navigateur fait de l’excellent travail. Cette 15ème place est très satisfaisante compte tenu des problèmes rencontrés. Yvan Muller et René Metge évoluent, mais cherchent toujours leurs marques. Pour Yvan, ce contexte est tout nouveau et il y a beaucoup de choses à apprendre : ce type de pilotage, travailler avec un navigateur, découvrir ce terrain très spécifique. Ce n’est pas catastrophique, mais j’aurais préféré qu’ils soient un peu mieux classés. Ensuite viennent Paul Belmondo et Jean Pierre Strugo. Je suis très satisfait de leur prestation. Ils occupent la place idéale à ce terme de la course. Si je devais les noter, je leur donnerais 10/10… Cette bagarre en catégorie T2 est loin d’être terminée et s’annonce assez serrée. Christian Lavieille qui avait fait un début de course parfait paye très cher sa transmission cassée. C’est vraiment dommage. Christian est solide et garde le moral, c’est très important pour la suite. Il peut encore faire de bons résultats en spéciale, mais restera loin au classement. Il s’est remarquablement adapté vite et bien au Pickup.

Ce fut l’étape la plus longue du rallye, près de 1000 km, la première en Mauritanie. À la fin de la journée, après une longue liaison préliminaire conduisant à la frontière mauritanienne, la spéciale du jour comptait presque 400 km. Une étape de navigation au fil d’une piste sablonneuse, puis rapide, de ‘herbe à chameau, et parsemée de quelques franchissements de cordons de dunes. Comme prévu, cette 6ème étape s’est montrée impitoyable pour les concurrents et la liste des abandons s’allonge… Dans le Team Dessoude, Miguel Barbosa signe un joli chrono en prenant la 16ème place et Paul Belmondo signe le scratch du jour en catégorie Production. Du côté des moins bonnes nouvelles, Christian Lavieille, confronté à des problèmes électriques perd une heure et Madalena Antas doit faire face à un moteur récalcitrant. Yvan Muller a très bien roulé et prend la 21ème plac e au volant d’une voiture à la suspension capricieuse. Jean-Pierre Strugo grignote jour après jour du temps sur son adversaire direct en T2, J ean Jacques Ratet. Mélanie Suchet (aujourd’hui au volant du Nissan Pathfinder et Carole Montillet à la navigation), n’a pas boudé son plaisir sur le sable qu’elle affectionne tout particulièrement. Le Team Dessoude garde le moral car la route vers Dakar est encore longue et de nombreux bouleversements peuv ent encore se produire au classement général. Tout le staff technique travaille d’arrache-pied chaque soir pour permettre à tous les équipages de repartir le matin avec des véhicules frais et révisés.

L’étape du jour… Entre Er Rachidia et Ouarzazate, terme de la 4ème étape, la spéciale longue de 405 km n’a fait aucun cadeau. Sur ce trac é impitoyable, les concurrents du Dakar ont pu expérimenter divers types de terrains. Sable, cailloux et dunes étaient au programme, autant de pièges que les pilotes devront appréhender. C’est sur ce secteur chronométré que Christian Lavieille a connu des problèmes mécaniques ( transmission arrière et cardan avant cassés) et voit s’envoler sa belle 12ème place au général. Les deux Proto Dessoude se s ont un peu ensablés, mais sont restés solidaires pour se sortir de ce mauvais pas. En tête du T2, pas de changement, Jean Pierre Strugo sur son Nissan Pathfinder conserve la deuxième place. Paul Belmondo, cardan cassé a été dépanné par Christian Lavieille lui-même en panne sur la piste. Carole Montillet et Mélanie Suchet poursuivent leur petit bonhomme de chemin, tout comme Madalena Antas.

L’étape du jour… Sur la deuxième étape de ce Lisboa- Dakar 2007 entre Portimao et Malaga, une seule spéciale de 67 k m, mais très typée Baja portugaise. Un tracé sinueux et très technique, exigeant au niveau pilotage, parsemé de passages glis s ants, sans oublier la traversée d’un gué… Comme hier, les spectateurs sont venus par milliers encourager les concurrents. Un public c haleureux et connaisseur. C’est sur ce terrain, assez «WRC », que Miguel Barbos a au v olant de son Proto Dessoude termine 8ème et que Christian Lavieille sur le Nissan Pickup 03 signe le 10ème chrono. Yvan Muller sur le second Proto Dessoude prend la 11ème place, victime d’une crevaison lente. En Production, Jean- Pier re Strugo et Paul Belmondo sur Nissan Pathfinder sont toujours ce soir au général, respectivement 3ème et 4ème de la catégorie, placés idéalement pour entrer en Afrique. Quant à Carole Montillet et Mélanie Suchet, en signant le 83ème chrono, elles réalisent une très jolie performance, car il ne faut pas l’oublier, ce ne sont encore que des débutantes…